La Direction a fait état lors du dernier CCE d’une situation commerciale en repli sur quasiment tous nos marchés civils. Ce n’est hélas pas nouveau, la CFE-CGC le dit depuis des mois et y voit plusieurs origines :
- Les Américains ont décidé, n’ayons pas peur des mots, de faire la peau aux Européens
- Grisés par le succès d’Ariane 5 et désorientés par la montée d’enjeux nationaux au détriment du destin Européen, les acteurs de la filière spatiale Européenne ont décidé tardivement de faire Ariane 6 et de regrouper l’industrie autour d’ArianeGroup
- La filière spatiale (agences, industriels, politiques) est plus divisée que jamais et est desservie par un processus décisionnel Européen digne de l’Union Soviétique
- L’efficacité opérationnelle d’ArianeGroup est loin d’être satisfaisante : notre complexité organisationnelle et nos façons de faire sont un frein
Un chiffre qui sort du chapeau ? Une analyse purement comptable !
La Direction vient d’informer les représentants du personnel que la réponse de l’entreprise tient en deux points : /1/ améliorer notre efficacité (c’est vital) et /2/ réduire les effectifs internes et sous-traitance de 2300 à l’horizon 5 ans ; un chiffre qui sort du chapeau ?
Tandis que nos métiers exigent un fort professionnalisme à tous niveaux, nous sommes sidérés de voir que, face une cadence A5/A6 en retrait de 20% à celle initialement prévue, la Direction apporte une réponse de gestion sans aucune analyse en lien avec les besoins en compétences humaines des secteurs de la société.
Quelles sont les compétences dont nous aurons besoin ? Dans quels secteurs ? Cela nécessitera surement des formations et des montées en compétence. Comment la Direction va-t-elle s’y employer ? Qui est impacté par la diminution de cadence ? Que fait-on sur les autres activités, notamment défense et marchés adjacents ?
⇒ La CFE-CGC va s’attacher, en lien avec les autres organisations syndicales, à expertiser ce dossier avec méthode et nous devrons obtenir des réponses crédibles :
- Le spatial ne se réduit pas à des cadences mais comprend aussi des programmes d’avenir ⇒ quelles sont la situation et la stratégie dans ce domaine ?
- D’où vient ce 2300 qui intègre ou pas l’année 2023 selon les versions ? Les additions et soustractions « comptables » faites par la Direction sont peu lisibles et impossibles à analyser. Comment est-il réparti par métier, catégorie socioprofessionnelle, secteur, établissement ? Sur quelle analyse économique repose-t-il ? Sur quelles hypothèses commerciales ?
- Quelles sont les prévisions économiques et financières des 4 voire 5 prochaines années selon plusieurs scénarios d’activités et d’effectifs ?
- Existe-t-il une gestion des compétences à la hauteur des enjeux techniques, économiques et sociaux ?
Un plan d’actions incohérent et qui n’en est pas un !
La Direction espère que près de 1000 salariés partiront en plus des 1300 au titre de l’attrition naturelle. Mais il faudrait être naïf pour croire que ces départs seront cohérents avec les besoins en compétences !
Pour la CFE-CGC, le scénario de la Direction appauvrira la capacité technique de notre société et nous affaiblira encore plus face à la concurrence :
- De nombreux salariés parmi ceux près de la retraite feront le choix bien légitime d’attendre. Pour la société est-ce la solution d’attendre ? Assurément non !
- Des salariés disposant de compétences clé feront le choix bien légitime de partir sans prévenir. Pour la société est-ce la solution de laisser faire une fuite des compétences ? Assurément non !
SI LA DIRECTION DRESSE UN CONSTAT MALHEUREUSEMENT CRÉDIBLE DE LA SITUATION COMMERCIALE,
SON PLAN D'ACTIONS N'EST PAS À LA HAUTEUR DES COMPÉTENCES EN HAUTES TECHNOLOGIES
QU’ARIANEGOUP ET SES SALARIÉS REPRÉSENTENT
DES ACTIONS (EXPERTISE, DROIT D’ALERTE, AUTRES, …) DOIVENT ÊTRE MENÉES ET LA CFE-CGC VA EXAMINER LEUR PERTINENCE
EN COORDINATION AVEC LES AUTRES ORGANISATIONS SYNDICALES
NOUS REVIENDRONS VERS VOUS AFIN DE VOUS EN INFORMER
12 NOVEMBRE 2018
|